JO de Paris 2024 : Une facture de près de 9 milliards d’euros (pour l’instant…)



Une facture de près de 9 milliards d’euros (pour l’instant…)

C’est ce qui s’appelle faire pĂ©ter l’addition dans les grandes largeurs. Initialement Ă©valuĂ©e Ă  3,8 milliards d’euros, la facture totale des JO de Paris frĂ´le actuellement les 9 milliards d’euros dont un peu plus de 2,4 milliards d’argent public. Tout n’est pas encore comptĂ©, facturĂ©, additionnĂ©, et il est vraisemblable que la note finale dĂ©passe les dix milliards d’euros. Le genre de note de frais que le service compta ne laisse habituellement pas passer, du moins dans une boĂ®te normale.

Mais mĂŞme si c’est le cas, ces Jeux seraient l’une des Ă©ditions les moins coĂ»teuses de l’histoire moderne. Le comitĂ© d’organisation des JO (Cojo) organise la compĂ©tition grâce principalement Ă  l’argent privĂ© des sponsors (1,24 milliard), du ComitĂ© international olympique (1,2 md) et de la billetterie (1,4 md). Au total, dĂ©jĂ  4,4 milliards d’euros servent Ă  louer le Stade de France, Ă  payer des agents de sĂ©curitĂ©, les lits du village olympique, les tribunes temporaires ou encore les danseurs de la cĂ©rĂ©monie d’ouverture.

Le budget sous-estimé, un grand classique du genre

Fin 2022, le Cojo a rehaussĂ© son budget de 10 % notamment en raison de l’inflation. Il avait alors reçu un renfort d’argent public de 111 millions d’euros de la part de l’Etat et des collectivitĂ©s notamment pour l’organisation des Jeux paralympiques. La Cour des comptes a considĂ©rĂ© que cette hausse provenait aussi de la sous-estimation du budget initial, un classique en la matière.

A 100 jours de l’Ă©vènement, « la zone de risque est maintenant », relève une source gouvernementale. Le Cojo dispose encore d’un matelas de près de 120 millions d’euros dans lequel il peut piocher. Signe que les temps sont durs, il a rĂ©cemment demandĂ© Ă  la rĂ©gion Ile-de-France de contribuer aux transports en bus des accrĂ©ditĂ©s, une charge de dix millions d’euros. La rĂ©gion a refusĂ©.

L’Etat surveille de près : en cas de dĂ©ficit c’est lui qui interviendra car il a donnĂ© sa garantie Ă  hauteur de trois milliards d’euros. « Pour l’instant, il n’y a aucune raison de penser qu’il y aura un dĂ©ficit », a rĂ©cemment assurĂ© la ministre des Sports et des JO, AmĂ©lie OudĂ©a-Castera.

De l’argent public pour les infrastructures

Si « les Jeux financent les Jeux », selon la formule des organisateurs, il a toujours Ă©tĂ© prĂ©vu que les infrastructures seraient prises en charge par l’argent public. Le village olympique qui sera transformĂ© en logements mis sur le marchĂ© (646 millions dont 542 de l’État), la passerelle entre le Stade de France et le centre aquatique olympique, des contributions aux nouvelles piscines de Seine-Saint-Denis…

Via la SociĂ©tĂ© de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), près d’1,8 milliard d’euros de deniers publics (État, rĂ©gion IDF, Paris, Seine-Saint-Denis, etc) sont allĂ©s aux JO. Le budget total de la Solideo est de 4,4 milliards d’euros. AjoutĂ©e au budget du Cojo, la note frĂ´le les neuf milliards d’euros Ă  8,8 milliards d’euros. Soit deux milliards de plus que ce qui Ă©tait prĂ©vu en 2019 (6,8 milliards).

D’autres dĂ©penses encore non chiffrĂ©es

Quel sera le coĂ»t exact de la sĂ©curitĂ© publique, incluant les primes de 1.900 euros aux policiers ? Les primes pour la fonction publique ne sont pas chiffrĂ©es non plus. Le prĂ©sident de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, avait estimĂ© Ă  trois milliards d’euros les investissements publics au final. « Trois, quatre, cinq milliards d’euros », a-t-il actualisĂ© rĂ©cemment, cela sera connu « après les JO ». « Il n’y a aucune raison que ça atteigne cinq milliards », a rĂ©torquĂ© AmĂ©lie OudĂ©a-CastĂ©ra, qui assure qu’il n’y a ni « dĂ©rives budgĂ©taires, ni coĂ»t cachĂ© ».

Si on prend l’estimation de la Cour des comptes, l’addition avoisinera sans doute les dix milliards d’euros. Auxquels il faudra peut-ĂŞtre ajouter des surprises financières des derniers mois. Les JO de Tokyo, aggravĂ©s par la crise sanitaire du Covid et leur report d’un an, ont coĂ»tĂ© douze milliards d’euros selon la Cour des comptes japonaise, soit près de deux fois plus que dans le dossier de candidature.

A Londres, selon les Ă©valuations (variables selon les pĂ©rimètres), ils ont coĂ»tĂ© entre douze et quinze milliards d’euros. A Athènes, en 2004, les JO qui ont grevĂ© les dĂ©ficits de l’Etat grec, ont coĂ»tĂ© treize milliards d’euros. « Ces budgets sont probablement les plus maĂ®trisĂ©s de l’histoire des JO » et « les plus sobres organisĂ©s depuis vingt ans », affirme la ministre des JO. RĂ©ponse après l’Ă©vĂ©nement dans un rapport de la Cour des comptes prĂ©vu Ă  l’automne 2025.


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